Message donné à Fatima 13 juillet 1917
Voici le texte rédigé par Lucie :
- « Avec la permission du Ciel, et par pure obéissance : Le secret comprend trois parties, je vais exposer deux d’entre elles. »
1ère partie révélée en 1943 : la vision de l’enfer
« La Vierge ouvrit les mains, comme elle l’avait fait les deux fois précédents. Le faisceau de lumière projeté sembla pénétrer à l’intérieur de la terre, et nous vîmes comme une grande mer de feu dans laquelle étaient plongés les démons, comme des braises transparentes noires et brûlées, et les âmes des damnés sous forme humaine ressemblant à des braises transparentes. Soulevées en l’air par les flammes qui sortaient d’elles-mêmes
avec des nuages de fumée, elles retombaient de tous les côtés comme les étincelles dans les grands incendies, sans poids ni équilibre, au milieu de grands cris et de hurlements de douleur et de désespoir qui faisaient frémir et trembler d’épouvante.
Ce fut probablement à cette vue que je poussai l’exclamation d’horreur qu’on dit avoir entendue.
Les démons se distinguaient des humains par leurs formes horribles et dégoûtantes d’animaux épouvantables et inconnus mais transparents comme des charbons embrasés.
Cette vue ne dura qu’un instant et nous devons remercier notre Bonne Mère du Ciel qui, d’avance, nous avait prévenus par la promesse de nous prendre au Paradis. Autrement, je crois, nous serions morts de terreur et d’épouvante.
Alors, comme pour demander secours, nous levâmes les yeux vers la Sainte Vierge qui nous dit avec bonté et tristesse :
Vous avez vu l’enfer où vont aboutir les âmes des pauvres pécheurs. Pour les sauver, le Seigneur veut établir dans le monde entier la dévotion à mon Cœur Immaculé. Si l’on fait ce que je vous dis, beaucoup d’âmes se sauveront et l’on aura la paix.
La guerre va finir (Note : il s’agit de la guerre 1914-1918), mais si les hommes ne cessent pas d’offenser Dieu, sous le prochain pontificat (de Pie XI), une autre viendra encore pire. Quand vous verrez la nuit illuminée par une lumière inconnue, vous saurez que c’est le grand signe que Dieu vous donne, qu’il est prochain le châtiment du monde, puni de ses crimes par la guerre, la faim et la persécution contre l’Eglise et le Saint-Père.
2ème partie révélée en 1943 : la conversion de la Russie
"Pour empêcher cette guerre, je viendrai demander la Consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et la communion réparatrice les premiers samedis.
Note : Ces promesses de la Sainte Vierge seront réalisées en Espagne respectivement le 10 décembre 1925 à Pontevedra et le 13 juin 1929 à Tuy où se trouvait alors sœur Lucie.
« Si l’on écoute mes demandes, la Russie se convertira et l’on aura la paix. Sinon, elle répandra ses erreurs par le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Eglise ; beaucoup de bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir ; plusieurs nations seront anéanties.
Mais enfin mon Cœur Immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie qui se convertira et un temps de paix sera donné au monde. Au Portugal, vous conserverez toujours la foi. »
Les graves avertissements s’achèvent par une ultime recommandation de la Vierge :
« Lorsque vous récitez le chapelet, dites à la fin de chaque dizaine :
« Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer,
prenez aux paradis toutes les âmes et secourez surtout celles qui en ont le plus
besoin. »
Pie XII qui a révélé ce premier Secret ajoutait par ailleurs : « Je suis obsédé par les
confidences de la Vierge à la petite Lucie de Fatima. Cette obstination de la
Bonne Dame devant le danger qui menace l’Eglise, c’est un avertissement divin
contre le suicide que représenterait l’altération de la foi, dans sa liturgie, sa
théologie et son âme… » (Franquerie –page 40)
3ème partie révélée en 2000 : L’Eglise
Note :La Sainte Vierge avait demandé que les parties données à Lucie qui
restaient secrètes soient rendues publiques en 1960. Le chanoine Barthas s’est
fait confirmer cette date par Lucie elle-même et par l’évêque de Leira,
le diocèse de Fatima. (Barthas C. (2) page 83). Mais en 1960, le pape Jean XXIII décide de ne rien divulguer.
Cette troisième partie fut rendue publique sur ordre de saint Jean-Paul II le
26 juin 2000 par le cardinal Ratzinger et Mgr Bertone, respectivement Président et Secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Sa rédaction a été faite le 3 janvier 1944 par Lucie à Tuy chez les Sœurs Dorothée où elle se trouvait :
« J'écris en obéissance à Vous, mon Dieu, qui me le commandez par l'intermédiaire de son Excellence Révérendissime Mgr l'Évêque de Leira et de Votre Très Sainte Mère, qui est aussi la mienne. »
« Après les deux parties que j'ai déjà exposées, nous avons vu sur le côté gauche de Notre-Dame, un peu plus en hauteur, un ange avec une épée de feu dans la main gauche; elle scintillait et émettait des flammes qui, semblait-il, devaient incendier le monde ; mais elles s’éteignaient au contact de la splendeur qui émanait de la main droite de Notre-Dame en direction de celui-ci ; l'Ange, indiquant la terre avec sa main droite, dit d'une voix forte ; Pénitence ! Pénitence ! Pénitence !
Et nous vîmes dans une lumière immense qui est Dieu : “Quelque chose de semblable à la manière dont se voient les personnes dans un miroir quand elles passent devant" : un évêque vêtu de Blanc, nous avons eu le pressentiment que c'était le Saint-Père. Divers autres évêques, prêtres, religieux et religieuses montaient sur une montagne escarpée, au sommet de laquelle il y avait une grande Croix en troncs bruts, comme s'ils étaient en chêne-liège avec leur écorce ; avant d'y arriver, le Saint-Père traversa une grande ville à moitié en ruine et, à moitié tremblant, d'un pas vacillant, affligé de souffrance et de peine, il priait pour les âmes des cadavres qu'il trouvait sur son chemin; parvenu au sommet de la montagne, prosterné à genoux au pied de la grande Croix, il fut tué par un groupe de soldats qui tirèrent plusieurs coups avec une arme à feu et des flèches ; et de la même manière moururent les uns après les autres les évêques, les prêtres, les religieux et religieuses et divers laïcs, hommes et femmes de classes et de catégories sociales différentes.
Sous les deux bras de la Croix, il y avait deux anges, chacun avec un arrosoir de cristal à la main, dans lequel ils recueillaient le sang des Martyrs et avec lequel ils irriguaient les âmes qui s'approchaient de Dieu,
Puis la vision s’évanouit dans l’azur. »